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Coronavirus: les 7 mutations de l’économie mondiale



Pas un jour sans un chiffrage des effets possibles du coronavirus. Le secteur aérien apparaît comme l’un des plus touchés avec des pertes possibles de revenus de 113 milliards de dollars, selon l’organisation internationale IATA. Toujours aussi nerveuse, la Bourse s’inquiète des conséquences sur l’ensemble de l’économie mondiale. Le CAC40 a rechuté de près de 2 % jeudi.


L’économie mondiale gardera des cicatrices du Covid-19. Le virus constitue « la plus grande menace pour l’économie mondiale depuis la crise financière », selon l’OCDE. « Il est inévitable que l’épidémie ait un impact considérable sur l’économie et la société », admet le président chinois Xi Jinping. Au-delà des effets économiques de court terme – coup de froid sur le tourisme, la restauration, les salons événementiels, l’industrie automobile ou l’aviation –, des changements plus permanents se dessinent. Comme après la crise de 2008, le monde ne sera plus le même. Sept mutations sont déjà en marche.

1. Les entreprises vont régionaliser leur production

Le coronavirus renforce une tendance qui l’a précédé de plusieurs années. Les entreprises étaient devenues trop dépendantes des usines chinoises, et faisaient appel à un nombre trop grand de fournisseurs. « Ce n’est plus acceptable d’arrêter de produire des voitures dans le monde entier parce qu’il manque trois pièces en Chine », résume Patrick Artus, chef économiste de Natixis. L’Empire du Milieu est le premier fournisseur de biens intermédiaires du monde : 20 % du commerce mondial en produits intermédiaires vient de Chine, contre 4 % en 2002. Il représente 30 % de la production industrielle mondiale.


Le coronavirus a braqué les projecteurs sur ce problème, avec des groupes automobiles, mais aussi électroniques – c’est le cas d’Apple notamment – incapables de fabriquer leurs produits dans les temps à cause d’usines chinoises en sous-régime, voire fermées. En Europe, la dépendance à la Chine sera de plus en plus visible dans les prochaines semaines, car les bateaux chargés de composants mettent 4 à 6 semaines pour arriver, donc il y a un décalage.
Les multinationales cherchent toutes à raccourcir leurs chaînes d’approvisionnement, en diminuant le nombre de fournisseurs et en fabriquant près des régions où seront vendus les produits finaux : par exemple construire une voiture en Europe de l’Est pour la vendre en Europe de l’Ouest. Cette tendance date de 2014, lorsque les investissements directs vers la Chine ont commencé à reculer. Elle tient à de nombreux facteurs, exacerbés par le coronavirus, mais plus profonds. D’abord, le coût du travail augmente dans le pays et chez ses voisins, l’avantage de la délocalisation...

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