Comme
toute démarche marketing, celle-ci va s’exprimer par une « mix »,
optimisation des actions menées vers les marchés fournisseurs, et s’orientant
autour des pôles suivants, que nous appelons succinctement :
·
Stratégie produit
·
Stratégie-source
·
Stratégie prix
·
Stratégie communication
Par
similitude avec le terme employé pour les marchés clients, nous dirons qu’il s’agit
du purchasing de l’entreprise.
1- Stratégie-produit :
Nous
retiendrons que tout doit partir de besoin, avant que de s’exprimer en termes
de produits. Cette démarche permet, on l’a vue, d’aboutir à la définition de
produits en terme de cahiers des charges. Il s’en suit un passage en revue des
possibilités offertes par le marché. Des décisions éventuelles de sous-traitance
interviennent à ce niveau. On envisagera des solutions de remplacement. On remettra
en cause éventuellement le cahier des charges pour rencontrer les standards du
marché.
Cette
réflexion doit déboucher sur une sélection de produits disponibles, ou potentiels
chez des fournisseurs et sous-traitants, ainsi que sur des solutions de
dépannage (lien évident avec les politiques fournisseurs) et substitution (dans
le cas d’approvisionnements standards ou proches de produits standards).
2- Stratégie sources :
Selon
la nature des besoins exprimés précédemment, il y a lieu de voir s’il
correspond à des produits nouveaux ou non.
Dans
le premier cas, l’acheteur devra en effet rechercher ou initier de nouveaux
produits ou de nouvelles technologies.
Dans
le second cas, l’acheteur devra d’abord définir en accord avec la direction
générale et en conformité avec la stratégie générale, les politiques
fournisseurs qu’il convient d’adopter.
En particulier,
il devra effectuer le choix fondamental entre une politique d’exclusivité et
une politique de répartition.
·
Politique d’exclusivité :
Dans
ce cas l’acheteur tend à retenir un fournisseur unique (mono-source). Cette situation
présente des avantages réels (cas du partenariat), lorsque par ailleurs elle n’est
pas purement et simplement inévitable :
-
Le fournisseur dont le produit nous intéresse est protégé par
un brevet ;
-
Il est le seul détendeur du niveau de qualité que nous
recherchons ;
-
L’iniquité de source permet d’approvisionner tous nos
besoins, et ainsi d’obtenir sans doute de meilleures conditions financières
(prix d’achat, remises, conditions de règlement).
-
Il sera sans doute possible ainsi de développer avec le
fournisseur des relations suivies à moyen terme, et ainsi de mettre en commun
des moyens de recherche et développement ;
-
S’agissant d’un besoin particulier, la fabrication suppose la
mise au point d’outils et d’équipements spécifiques qu’il serait trop coûteux
de dédoubler.
·
Politique de répartition
A l’apposé,
l’acheteur va tendre à diversifier ses sources d’approvisionnement. Cette situation
de répartition entre fournisseurs ainsi crée peut se justifier pour les raisons
suivantes :
-
Elle peut permettre d’obtenir des prix plus justes. Encore faut-il
muance cette affirmations, car le résultat dépend étroitement du type de
situation concurrentielle existant sur le marché fournisseur. Dans le cas d’une
situation où les fournisseurs sont nombreux et marché transparent, ce mécanisme
risque de jouer. Par contre, si le marché est monopolistique ou
oligopolistique, les mécanismes peuvent être plus complexes (ententes sur les
prix de marché, prix « parapluie » initié par le leader sur lequel
les autres s’alignent, etc…). cette situation peut d’ailleurs amener l’acheteur
à rechercher des entent avec d’autres clients qui ne sont pas ses concurrents
directs.
-
L’approvisionnement diversifié offre en général une plus
grande sécurité d’approvisionnement
(face aux aléas de fabrication chez les fournisseurs,
ou en amont chez leurs propres fournisseurs).
-
On peut aussi viser par ce moyen une plus grande flexibilité.
En effet, réserver de la capacité de production chez plusieurs fournisseurs
permettra presque sûrement de réagir plus vite et mieux à des changements de
besoin en quantité provenant des utilisateurs. Le fournisseur unique risque en
général d’avoir une plus grande inertie.
Ce choix
fondamental doit être posé et tranché pour les différents types de bien et
services importants achetés selon la segmentation stratégique effectuée. Ensuite,
parmi les fournisseurs possibles, il faut opérer une évaluation et procéder Ã
une sélection. Parfois certains accords de réciprocité peuvent être envisagés.
A cette
étape, il faut aussi prévoir les modalités de commandes urgentes et de
dépannages. Dans le cas de marchés avec désignations périodiques, une certaine synchronisation de
la programmation du fournisseur et de
celle de l’entreprise doit être recherchée.
3- Stratégie prix :
Il convient
là de déterminer le prix que l’entreprise souhaiterait, et parallèlement d’apprécier
le bien fondé des prix pratiqués sur le marché.
Une
première base d’appréciation consiste à déterminer un « prix juste »,
ou prix logique, correspondant à un prix industriel éventuellement recherché en suivant une démarche d’analyse
de la valeur ou résultant d’un travail de conception à coût objectif (CCO).
Mais
l’acheteur ne peut ignorer non plus l’existence d’un prix de marché, dont la « réalité »
dépend, on l’a vu, de la situation concurrentielle. De plus, la conjecture peut
grandement influencer ce prix, ainsi que les politiques des entreprises
vendeuses, « duping » pratiqué par fournisseur avec vente au coût
direct, prix « parapluie » d’un leader, etc.
Parallèlement
à la notion de prix, il convient de prendre en compte les conditions
financières pratiques par chaque fournisseur, ce qui revient pratiquement à ne plus avoir un prix
de marché unique, mais des prix différentiés.
De plus,
l’existence de canaux de distribution différents pourra aussi impliquer d’autres
différenciations dans les prix.
Il y
a par ailleurs le cas particulier de certaines matières hautement spéculatives dont les cours sont établis à l’échelle
mondiale. Dans ce cas, l’acheteur se trouve totalement démuni devant ses
fournisseurs, et doit par contre envisager des mesures de protection s’exprimant
par des méthodes d’achats particulières.
4- Stratégie communication :
Ce n’est pas en attendant que les fournisseurs
viennent à lui que l’acheteur pourra acquérir une meilleur connaissance des
marchés amont, ni les convaincre pour les amener à une plus grande
collaboration leur venue, en allant au-devant d’eux ou bien en s’appuyant sur
des moyens informatifs et promotionnels.
Une grande société multinationale édite un guide
présenté sous forme de plaquette, présentant la politique d’achat du groupe, l’organigramme,
l’identité et les domaines de spécialisation de tous les acheteurs, ainsi que
leur localisation. Cette plaquette est destinée exclusivement aux fournisseurs
potentiels, et s’est révélé positive pour la connaissance de nouveaux fournisseurs,
ou la présentation de nouveaux produits par les fournisseurs habituels.
Il existe aussi certaines manifestations, comme le « salon Ã
l’envers » ayant lieu tous les ans, où les exposants sont les entreprises
représentées par leurs acheteurs, vendant leurs besoins aux visiteurs,
eux-mêmes vendeurs de sociétés clientes potentielles.
Voici succinctement présenté le marketing externe
des achats. Il apparaître qu’une politique fournisseurs doit s’inscrire dans un
« purchasing mix » pour être pleinement efficace. Il est évident la matière la matière la préoccupation
fondamentale doit être la sécurité des approvisionnements
et l’établissement de relation à moyen et long termes avec les fournisseurs. Une
telle sécurité sera obtenue si l’organisation contracte avec les entreprises
solides, dont la pérennité est assurée.
voir aussi: Les stratégies générales alternatives
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