système d'information et informatisation des achats |
Cet article n’a en aucun cas objectif d’être un catalogue de
progiciels contenant des descriptifs spécifiques détaillés. Par ailleurs, dans
la présentation de système d’information (cas de la structuration des fichiers
par exemple), il ne prétend pas non plus être le reflet exact de la structure
d’une base de données achats organisée, comme le feraient des informaticiens
professionnels.
En revanche, le propos est d’aborder les points principaux
de la structure-type d’un système d’information et d’aider ainsi à
l’élaboration d’un cahier des charges d’application informatique aux achats.
Constat d’utilisation des applications informatiques :
La dernière étude publiée connue date de 1986. Effectuée sur
un échantillon de 112 entreprises par la rédaction de la revue internationale
de l’achat (MAI Bordeaux), elle avait pour objectif de faire le point sur les
applications informatiques spécifiques Achats selon leur utilisation et
l’intérêt ressenti par les managers de la fonction.
Il en ressortait (et ceci être considéré comme une bonne
approche) qu’un système doit comporter trois niveaux principaux :
-
Le premier, pour mémoire, relatif à la gestion
courante, et le suivi et la gestion des stocks matières et composants, ainsi
que l’application de calcul de besoin, à l’interface avec la planification de
la production 90% des entreprises interrogées en disposaient.
-
Le second niveau concerne aussi la gestion
courante. Il est constitué d’un ensemble d’applications devant libérer les
acheteurs d’un certain nombre d’activités administratives de façon à augmenter
la productivité du service en les rendant disponibles pour effectuer la partie
essentielle de leur fonction. Parmi ces applications, on peut citer les
suivantes, ayant toutes été notées entre 3 et 4 comme rang d’importance sur
l’échelle 1-4 proposée :
·
Elaboration et émission automatisée de la
commande,
·
Suivi de l’acte d’achat et relance (automatique
ou non),
·
Réception des achats (incluant les contrôles
quantitatif et qualitatif)
·
Contrôle et règlement des factures,
·
Enregistrement, traitement et suivi des demandes
d’achats.
A ces application, on peut aussi ajouter la préparation et
l’émission des appels d’offres, notées 2,6 sur 4 en degré l’importance.
Dans le contexte actuel de tension des flux, dans le cadre
d’une démarche juste-à-temps, un
point noté « moyennement important » à l’époque doit être
évoqué : la possibilité de liaison informatisée avec certains
fournisseurs, encore peu répandue.
-
Le dernier niveau d’information (pourcentage
d’implantation effective en 1985 compris entre 12 et 45 %) concerne l’ensemble
des applications d’aide au management des achats (succinctement : base de
données sur les marchés fournisseurs, système d’aide à la cotation et à la
sélection des fournisseurs, contrôle de gestion de la fonction). Tous ces
points notés en importance de 3,2 à 3,5.
Structure-type d’un système informatique :
Cette précédente étude est intéressante car elle fait
ressortir les différents modules principaux à mettre en place disposer
d’un système d’information et d’aide à
la gestion des achats qui soit cohérent, comme le montre la figure.
Ainsi un système informatique doit comporter les
sous-ensembles suivants :
-
Un module permettant à partir des prévisions de
vente, ou directement du plan directeur, d’effectuer des réservations auprès
des fournisseurs (si la pratique du secteur et les nécessités d’anticipation
l’imposent), ou simplement d’avoir une base prévisionnelle pour la négociation
de marchés ;
-
Une application de passation de commandes (ou de
désignations « à l’intérieur » d’un marché) à partir des besoins nets
résultant de la MRP, ou de la
planification à court terme ;
-
Pour tous les produits et services achetés
autres que les matières et composants (achats ponctuels, frais généraux,
prestations diverses, investissements), un système d’enregistrement et de
traitement des demandes d’achat, ainsi qu’un module de rédaction et de
traitement des appels d’offres.
-
Un système de relance, à la demande ou
automatique, éventuellement en liaison directe (télétraitement) avec certains
fournisseurs.
-
Un système de suivi des performances
fournisseurs, selon les critères servant par ailleurs à un module d’évaluation
et de sélection des fournisseurs (interfacé éventuellement avec le système
d’homologation/certification des fournisseurs).
-
Une base de données, commerciale et technique,
sur les marchés fournisseurs.
-
En interface avec le suivi des stocks, et la
partie amont du système de Qualité Assistée par Ordinateur, une application de
réception quantitative et qualitative intégrant la phase de contrôle et donc de
validation, avant entrée en stock.
-
Enfin, un système, spécifique aux Achats, de
contrôle de gestion et mesure de la performance incluant : les budgets
achats et le contrôle budgétaire, la mise à jour et la réalisation du tableau
de bord, ainsi que tout système de reporting spécifique.
Ces applications s’appuient sur un certain nombre de
fichiers, organisés ou non en base de
données. Cela étant, deux fichiers de base sont essentiels, car ils
conditionnent particulièrement la qualité du système d’information. Ce sont le
fichier articles et le fichier fournisseurs.
Les fichiers Achat de base :
Le fichier produit :
1- Définition :
Il est remarquable de constater que dans les entreprises,
très souvent le service achat dispose d’un fichier produit, le magasin suit ses
stocks des fichiers produit, les services techniques on également un fichier
produit, le service comptable s’est constitué une nomenclature produit, soit
pour sortir des statistiques d’achat, soit pour faciliter le fonctionnement de
sa comptabilité analytique.
Généralement ces fichiers ne sont pas homogènes, voire sont
totalement différents, ce qui supprime toute possibilité de renseignement,
d’échanges d’informations et rend les comparaisons extrêmement délicates.
Les différences tiennent essentiellement au fait que les
mêmes produits n’ont pas la même désignation, que les regroupements ne sont pas
faits de la même façon, et que la codification n’est pas identique.
Il est donc nécessaire d’avoir un fichier articles unique,
commun à tous les utilisateurs, ainsi qu’une description claire de la structure
des produits finis de l’entreprise par les nomenclatures.
Une bonne nomenclature doit avoir, par ordre de priorité,
les qualités suivantes :
·
Elle doit être homogène à l’intérieur de
l’entreprise. Ce qui signifie que tous les services doivent utiliser cette
nomenclature et elle seule. Ce qui signifie également qu’elle doit être
définie, étudiée et acceptée par tous ses futurs utilisateurs.
·
Elle doit être adaptée aux besoins actuels et
futurs de l’entreprise. Il ne s’agit pas en effet de choisir une nomenclature
figée, répondant aux seuls besoins actuels de l’entreprise ; mais plutôt
de retenir un système de nomenclature qui puise assimilé de nouveaux produits
sans qu’il soit besoin de la modifier. Une nomenclature doit avoir une durée de
vie assez longue.
·
Elle doit être simple, mais suffisamment
détaillée. Il convient en effet que cette nomenclature permette des
regroupements de produits pour des analyses statistiques par exemple. D’où un
classement à étages depuis les produits de base, pièces et sous-ensembles,
jusqu’aux familles de produits s’il en existe. Mais pour des raisons opérationnelles
(nombre de fiches à tenir à jour si le système est manuel, exploitation du fichier),
il faut que cette décomposition soit la plus simple possible.
·
Elle doit être gérée par un individu ou un
service responsable, c’est ce service qui, après consultation des utilisateurs,
décidera de l’introduction de nouveaux items dans la nomenclature générale, et
des éventuelles modifications à y apporter. Ce sera en général, soit la responsabilité
du bureau d’études, soit celle du contrôle de production dans les entreprises
ainsi structurées.
·
Elle doit permettre des comparaisons. Il est en
effet nécessaire (en particulier quand les services achats disposent d’un
tableau de bord) de pouvoir s’assurer une comparaison avec certains indices de prix
qui sont fournis par des organisations professionnelles, par des services
ministériels, ou des revues économiques.
On peut ainsi, si la nomenclature est bien conçue, comparer
ses performances de prix aux indices qui sont fournis par ailleurs.
2- Informations à introduire :
Les informations incluses dans le fichier produit peuvent
être différentes selon que ce fichier est utilisé, soit par les techniciens et
les acheteurs, soit par les acheteurs uniquement.
Ici nous présentons un fichier produit commun aux services
techniques et au service achat. Ceci suppose évidemment que ce fichier unique
soit conçu et entretenu par les deux services.
Le fichier produit est constitué :
-
De fichiers produits (selon la nomenclature
retenue) avec un classement par familles et classes de références ;
-
Et de documents tels que des notices techniques
et commerciales des fabricants ; des études techniques, des résultats
d’essais et de tests, et des extraits d’articles techniques.
Ces documents peuvent être classés avec la fiche produit
correspondante ou dans le cadre de la famille à laquelle ils se rapportent.
En ce qui concerne la fiche article, elle doit contenir les
renseignements suivants :
-
Nom du produit
-
N° de nomenclature ;
-
Formes commerciales du produit (exemple :
liquide, solide…) ;
-
Propriétés (physiques, chimiques, biologiques…)
-
Conditionnements du produit ;
-
Réglementation et mesures de protection
(stockage, équipement…)
-
Phase dans le cycle de vie du produit
(naissance, croissance, maturité, mortalité) ;
-
Utilisations dans l’entreprise ;
-
Autres utilisations possibles ;
-
Produits de remplacement ;
-
Fournisseurs possibles (avec code)
-
Utilisés,
-
Connus
-
A éviter ;
-
Commandes passées
Le fichier fournisseur
1- La codification des fournisseurs :
De même qu’il est nécessaire d’avoir une nomenclature unique
pour les produits, de même il est fondamental de posséder une codification
homogène des fournisseurs à l’intérieur d’une même entreprise (surtout si
celle-ci est décentralisée).
Cette codification peut être soit interne, soit provenir de
l’extérieur (exemple : code SIRENE).
Un individu ou un service devra être nommé responsable de la
codification fournisseur. Les services concernés par cette codification sont
d’ailleurs moins nombreux que dans le cas précédent. Il s’agit généralement du
service achat, du service comptable, et éventuellement de la comptabilité analytique
ou du service financier.
2- Nature des informations à introduire :
Un fichier fournisseurs devrait comprendre pour chaque
fournisseur trois parties différentes :
-
Une fiche « contact/profil » par
fournisseur,
-
Des dossiers d’évaluation du fournisseur,
-
Un dossier de suivi,
3- La fiche « contact/profil » :
Elle doit comporter comme informations les points
descriptifs suivants :
-
Nom du fournisseur et raison sociale ;
-
Numéro de code fournisseur ;
-
Contacts passés avec ce fournisseur ;
-
Renseignements divers sur le fournisseur
(importance en chiffre d’affaire, moyens de production, solidité financière,
liens financiers, autres éléments à définir au cas par cas) ;
-
Produit vendus. Ces produits doivent être donnés
ici correspondance avec le fichier produits. Il y a lieu de préciser si le
fournisseur « a fourni », « peut fournir », ou s’il
convient d’éviter de lui acheter certains produits ;
-
Chiffre d’affaires achat réalisé avec lui sur
les dernières années.
4- Les dossiers d’évaluation :
Ce type de dossier est à tenir pour chaque produit
« important » acheté chez ce fournisseur (couple
produit/fournisseur).
Dans certains cas, ces dossiers peuvent être tenus pour une
famille de produits homogènes si le fournisseur couvre cette famille.
Ces dossiers peuvent être constitués, soit lorsqu’un d’achat
important que peut couvrir ce fournisseur apparaît, soit systématiquement sur
des produits qui sont jugés importants dans l’absolu.
Dans les deux cas, ils devront être tenus à jour avec une
périodicité à définir.
Chaque dossier
d’évaluation doit contenir un tableau d’évaluation du fournisseur pour le
produit considéré. Il peut ne concerner que ce fournisseur ou être un
exemplaire de comparaison entre plusieurs fournisseurs du même produit. Dans
tous les cas, les critères à retenir ont été cités, et sont au minimum les
suivants : qualité du produit, fiabilité, coût de revient, délai, respect
du délai, considérations de service.
Chaque dossier d’évaluation doit ensuite contenir tous les
documents qui ont rapport à l’étude du produit chez ce fournisseur (comptes-rendus
de visites, d’entretiens ou négociations).
Cette partie du fichier devra comporter les rapports
d’audits et informations d’agrément provenant du système de qualification des
fournisseurs et d’homologation des produits chez ces fournisseurs (documentés par
les auditeurs agrées par le service qualité).
5- Le dossier suivi du fournisseur :
Ce dossier permet de rassembler tous les documents que le
service achat possède sur le fournisseur, et en particulier tous ceux qui ont
trait aux rapports qui ont existé par le
passé avec l’entreprise.
Il peut comprendre :
-
Les fiches récapitulatives de commandes passées.
Ces documents permettent de visualiser rapidement le déroulement, avatars
inclus, de chacune des commandes passées. On peut ainsi éviter de garder des
dossiers commandes encombrants.
-
Les demandes de prix et de renseignement
renvoyés par ce fournisseur ;
-
Les réponses aux appels d’offres qui lui ont été
faits, avec le tableau de comparaison finale entre les différentes offres qui
ont été renvoyées (si l’appel d’offres ne concerne pas un produit pour lequel
il existe un dossier d’évaluation) ;
-
Des comptes-rendus, des fiches de renseignements
divers, des résultats d’essais ou des articles sur ce fournisseur,
-
Des documents propres au fournisseur
(catalogues, fiches techniques, documents commerciaux, bilans et comptes de
résultats, etc) ;
6- Relation entre ces trois parties du
fichier :
Sur le plan des relations entre ces trois paries, il faut
noter que le dossier de suivi du fournisseur est un des éléments qui, par les
informations qu’il contient, permet de constituer et de suivi et d’évaluation
fournissent des informations primordiales qui doivent être indiquées sur la
fiche « contact/profil ».
Au plan de l’utilisation, la fiche
« contact/profil » est la fiche qui permet le travail quotidien de
l’acheteur. Elle est en effet utilisée pour tous les contacts téléphoniques,
épistolaires ou autres, lors des demandes de prix ou des consultations, pour
les achats courants et de peu d’importance, pour des éventuelles études de
marché, et avant les entretiens avec représentants.
Quand aux dossiers d’évaluation, ils sont utilisés au coup
par coup, pour les achats de produits jugés « importants », lors des
appels d’offres sur certains produits (choix des fournisseurs à qui l’on envoie
l’appel d’offres, première sélection après l’offre, évaluation), et enfin pour
les négociations importantes.
Enfin, le dossier de suivi du fournisseur est utilisé plus
rarement lorsqu’il convient :
-
Soit de rechercher un renseignement particulier
(par exemple, prix d’un produit deux ans auparavant),
-
Soit d’analyser le passé et le passif des
rapports fournisseur/acheteur, en particulier lorsqu’un point litigieux surgit
(détail non tenu sur une commande par exemple),
-
Soit de préparer une négociation particulièrement
délicate qui nécessite des renseignements nombreux et précis.
Principes fondamentaux d’un système informatique :
Au-delà des applications déjà vues, il convient de certains
principes de base à privilégier.
Divers niveaux d’information :
En matière d’information de la fonction
achats-approvisionnement, en dehors de la nature et de la structure des
fichiers nécessaires, il reste à définir le niveau d’automatisation que
recherchent les responsables. En effet, l’ordinateur peut n’être utilisé que pour
de simples opérations de suivi, ou bien au contraire être conçu de façon à
appliquer automatiquement des règles de décisions.
Niveau 1 : outil de suivi et de calcul routinier :
Si on prend l’exemple de la gestion des stocks de composants
standardisés, à ce niveau l’ordinateur n’effectue qu’un simple suivi des
stocks, c'est-à-dire qu’on peut connaître à tout moment l’état du stock réel et
prévisionnel (par prise en compte des commandes en cours). Dans ce cas,
l’ordinateur remplace simplement la fiche manuelle, type Kradex.
Les décisions de passation de commandes restent
« manuelle », l’acheteur prenant sa décision au vu d’un état
informatique de stocks, ou à la lecture d’une information visuelle sur écran.
Dans le cas de composants spécifiques approvisionnés selon un système de
planification des besoins de type MRP, l’ordinateur peut être utilisé pour
déterminer les programmes d’approvisionnements des pièces à partir des
programmes de montages des produits finis, des nomenclatures et des fichiers
gammes.
Niveau 2 : mise en œuvre de règles de décision :
Dans cette seconde hypothèse, on va utiliser l’ordinateur
pour appliquer automatiquement des règles de décision préprogrammées. Imaginons
que nous gérons un stock de composants par un système à point de
commande : la règle de décision consiste à passer commande d’une quantité
économique déterminée dès que le niveau de stock disponible atteint un seuil
d’alerte appelé point de commande. Ceci peut être facilement informatisé, et
dans ce cas l’ordinateur compare en permanence les niveaux réels de stocks aux
seuils d’alerte fournis.
Ensuite, selon une certaine périodicité, il est possible
d’éditer un état des articles à commander, et ceux-là seulement de façon à
passer manuellement les commandes.
Il existe une autre possibilité offerte par l’informatique
en temps réel. Dans ce cas, dès qu’un point de commande est atteint, on fait éditer
automatiquement le bon de commande à l’aide des fichiers stocks, fournisseurs
et produits. Cette modalité d’automatisation exclut totalement l’intervention
du gestionnaire, et repose entièrement sur la validité des règles
préprogrammées et des informations de seuils et de quantités introduites dans
le fichier articles.
C’est la raison pour laquelle, même dans les systèmes
informatiques sophistiqués, on préférera éditer un état de « proposition
de commandes » (ou utiliser une application d’interrogation sur écran),
que le gestionnaire pourra valider point par point, confirmer, pour après
(éventuellement) passer comme avant à une édition automatique de commandes.
Niveau 3 : outil de calcul et de simulation :
Les applications vues précédemment concernent l’usage de
l’ordinateur dans la prise de décisions routinières opérationnelles.
Mais il est aussi possible d’utiliser le système pour
procéder à des simulations, ou faciliter des décisions relativement
exceptionnelles.
Dans le domaine des achats et de la gestion des
approvisionnements, il peut s’agir par exemple :
-
De la détermination automatique des points de
commande et des niveaux de recomplètement par étude statique des consommations
et/ou des détails de réapprovisionnement passés (ceci se fait soit à l’aide de
méthode analytiques programmées soit à l’aide de simulations) ;
-
De la prévision des besoins par utilisation d’un
modèle de prévision préprogrammé ;
-
De la détermination d’un modèle prévision pour
un composant ou une famille d’articles, par rapport à des historiques de
consommations introduits pour la circonstance, ou lus dans un fichier articles
(si ce type d’information y mémorisé) ;
-
Du calcul automatique des quantités et/ou
périodicités économiques à partir des données des coûts et de consommations
prévisionnelles introduits (ou évaluées par ailleurs par le système) et par
utilisation d’un modèle économique ;
-
De la détermination de la politique
d’approvisionnement particulière adaptée aux achats groupés ;
-
De l’évaluation et de la sélection des
fournisseurs à partir des informations contenues dans le fichier fournisseurs,
et par utilisation d’une méthode multicritères dont les coefficients de poids
peuvent être introduits pour la circonstance ou lus par ailleurs ;
-
Des études de rentabilité nécessaires à une
décision de sous-traitance.
-
Etc…
A ce niveau 3, les possibilités d’utilisation de
l’ordinateur sont techniquement illimitées. On se heurte uniquement à un
problème de coût et d’opportunité.
De façon concrète, on observe que beaucoup d’entreprise ont
déjà atteint le niveau 2, au moins en ce qui concerne les systèmes de gestion
de stocks et de passation de commande. Moins nombreuses sont, à notre
connaissance, celles qui utilisent couramment l’ordinateur au niveau 3. Il est
primordial de prendre ces niveaux dans cet ordre, soit de bien maîtriser le
niveau 1 avant de passer aux autres.
En effet, on voit encore beaucoup de suivis automatiques de
stocks dont les résultats sont mauvais dans la mesure où les stocks comptables
sont très la principale concerne des oublis d’enregistrement ou l’existence de
retraits parasites et non déclarés.
Dans ces conditions, il vaut mieux axer ses efforts sur
l’exactitude des procédures de suivi, sur la mise en place de l’organisation
rigoureuse adaptée, avant d’envisager des automatisations poussées. Sinon, les
résultats seront sans signification.
Fiabilité et efficacité du système :
L’efficacité d’un système suppose, pour les décisions
routinières une exactitude et un enregistrement rapide des données.
Pour ne pas retarder une décision d’approvisionnement,
risquer des ruptures ou choisir un mauvais fournisseur, il importe que le
système soit informé dans les délais les plus brefs des informations de toutes
natures (entrées et sorties de stock, livraisons/réceptions, changements de
prix de conditions de paiement des fournisseurs, passations de commandes,
résultats des contrôles qualitatifs et quantitatifs, changements dans les
nomenclatures, etc…).
Ces observations conduisent d’abord à éviter (cas des
entrées et sorties de stock) tout mouvement parasite. Ce serait le cas par
exemple d’un magasin accessible à des personnels de production qui sortiraient
des composants sans que le magasinier en soit informé ou qu’un bon de sortie
rédigé. La solution passe d’abord par des réorganisations.
Mais, sur le plan informatique, ces observations conduisent
aux conclusions suivantes :
-
Sur le plan de la rapidité de l’enregistrement
des données, la nécessité que les traitements informatiques soient faits en
batch selon une périodicité élevée, ou mieux en temps réel ;
-
Sur le plan de l’exactitude, la nécessité d’éviter
les systèmes d’introduction de données à plusieurs étages.
Ceci conduit naturellement à promouvoir les systèmes conversationnels
en temps réel, qui permettent de réduire les délais d’introduction au maximum
et de contrôler la validité des informations au moment où elles sont
introduites.
Sur le plan matériel, ceci implique une configuration où
tous les services utilisateurs concernés par la fonction achats disposent d’un
terminal utilisant les mêmes fichiers centraux.
Une telle configuration permet plus facilement l’accession
des utilisateurs au niveau 3 abordé plus haut. A l’évidence, pour ce niveau la
programmation des applications peut rester un obstacle pour les utilisateurs du
fait la complexité des langages utilisés. Mais, dans ces conditions, il devient
facile de mettre à leur disposition des informaticiens prenant en charge la
programmation (ou l’adaptation de progiciels), qui se trouve en quelque sorte « décentralisée ».
Les micro-ordinateurs actuels (éventuellement organisés en
réseau), et l’existence de progiciels adaptés, offrent aujourd’hui la
possibilité d’acquérir des outils puissants, possédant les principales fonctionnalités.
Pour conclure, dans l’hypothèse où l’on désire informatiser
les procédures d’achats et d’approvisionnements, il est souhaitable :
-
De commencer par définir les procédures et
systèmes que l’on souhaite mettre en place. Ceci doit se faire par l’intermédiaire
d’un cahier des charges précis sous la responsabilité des utilisateurs
eux-mêmes ;
-
D’en concevoir ensuite de programmer les
applications informatiques correspondantes, l’organisation des fichiers et l’enchaînement
des traitements ;
-
D’utiliser un progiciel standard dans la mesure
où l’application qu’on se propose d’informatiser ne comporte pas de procédures
spécifiques à l’entreprise ;
-
De choisir enfin la nature et la structure des
matériels (hardware) adaptés au système recherché en volume d’informations et
modalités d’utilisation ;
En tout état de cause, il faut affirmer en conclusion l’absolue
nécessité que la conception d’un système informatique se fasse sous la
responsabilité des utilisateurs.
0 Commentaires