Sélections des futures partenaires :
Dans
un second temps, il s’agit de sélectionner les fournisseurs à même d’être des
partenaires.
Le passage
obligé est celui de fournisseur « normal », sélectionné sur la base
des critères classiques. Dans un second stade de la sélection, il y a lieu d’intégrer
des critères qui sont en phase avec les points particulier du particuliers du
partenariat et assurent par ailleurs la cohérence stratégique.
On note
en particulier la nécessité d’une analyse stratégique des fournisseurs. Elle doit consister Ã
reconstituer leur stratégie commerciale pour apprécier les convergences d’intérêt
et les marges de manÅ“uvre pour l’acheteur.
Ainsi,
si l’on répond l’approche du Boston Consulting Groupe, il est possible d’analyser
la matrice stratégique des produits pour chacun des fournisseurs. On y place en
particulier le ou les produits qu’on envisage de leur acheter. Voyons à titre d’exemple le type de réflexion
qu’il est possible de mener, en reprenant les quatre catégories de produits
communément proposées par BCG.
· Vache à lait : (pour le fournisseur) :
nous sommes
face à un fournisseur leader, disposant probablement de la qualité la mieux
maîtrisée du fait de l’expérience accumulée. Ce fournisseur dicte le prix du
marché ; il peut l’imposer pour maintenir ses marges et refuser de le
baisser surtout s’il a par ailleurs
beaucoup de Poids morts et d’d'étoilé
à financer.
à financer.
Toutefois,
il peut être ouvert à une négociation sur le prix, car ses marges sont
importantes et ses coûts les plus bas. C’est une situation de négociation
intéressante pour l’acheteur, et elle peut aboutir à des relations durables du
fait de la nature du produit.
· Etoile (pour le fournisseur) :
le fournisseur est leader
et doit sans doute être encore bien placé sur le plan de la qualité.
En revanche,
le produit est neuf (en phase de croissance sur sa courbe de vie) et
fournisseur doit logiquement investir beaucoup pour rester leader : il
contrôle le prix du marché et ne souhaitera pas le baisser.
Du fait
du caractère novateur du produit, les choix techniques ne sont sans doute as
parfaitement stabilisés, et il se peut qu’il t ait des évolutions rendant notre
approvisionnement obsolète : il y a donc lieu de ne pas envisager un
approvisionnement à long-terme.
Il s’agit
donc d’une situation à prix élevé, et à produit non stabilisé qui doit donc entraîner la prudence de l’acheteur.
· Poids morts (pour le fournisseur) :
le fournisseur est
petit sur le marché, et dispose ainsi d’une expérience limitée.
Sur
le plan du prix, et de la souplesse de négociation, tout est possible. A l’analyse,
deux cas de figures différents peuvent se présenter :
- * Le fournisseur souhaite rattraper le leader et investit donc
grandement. Ses coûts augmentent, et il devra néanmoins aligner ses prix sur
ceux du leader s’il veut écouler sa production. Ceci risque de l’entraîner dans
une situation délicate (investissement lourd, perte d’exploitation selon le
prix de marché). Il ne pourra envisager
cette stratégie que s’il dispose par ailleurs de « vache à lait » et
en tous cas ne sera pas disposé à des concessions sur le prix.
- * L’entreprise n’abandonne pas son produit (somme des
investissements déjà faits, lien « affectif » avec le produit), mais
elle ne désire plus investir dessus. La part de marché ne peut croître, l’expérience non plus ou très faiblement,
donc les coûts ne baisseront plus. Pour débloquer
cette situation sans investissement, le fournisseur sera prêt à baisser ses
prix. Si les coûts ne baissent pas assez
vite par légère augmentation de la part de marché suite à cette baisse de prix,
il y a gros risque de faillite financière Ã
court-terme pour le produit d’abord, et l’entreprise ensuite si
elle ne dispose pas de « vache Ã
lait » par ailleurs, ou n’envisage pas
de lancer rapidement une « étoile ».
L’acheteur
devra donc, dans une telle situation, être très prudent. Une stratégie
fournisseur du premier type peut aboutir à la décision d’acheter, mais réclame
de rester attentif et de ne s’engager qu’Ã court-terme. Dans le second cas, il
est possible de « faire un coup », mais en aucun cas il ne faut
engager les relations régulières : solution typique de dépannage, ou
satisfaction d’un besoin ponctuel et non répétitif.
· Dilemme (pour le fournisseur) :
aucune conclusion ne
peut être tirée sur un tel produit. L’avenir du produit n’est en tous cas pas
établi, et il serait risqué d’engager un approvisionnement si notre besoin est
régulier. On peut entamer des essais et surveiller la politique d’investissement
de l’entreprise. Comme elle n’est pas leader, si elle hésite à investir, il
peut être intéressant pour l’acheteur de la pousser à le faire, en lui confiant
notre approvisionnement (surtout si nous sommes déjà en rapport pour d’autres
produit). Néanmoins, les prix doivent nécessairement rester élevés, et l’objectif
de sécurité de l’acheteur est paradoxalement qu’ils le soient. Par ailleurs, il
y a toujours risque d’obsolescence puisque le marché est neuf.
Ces
remarques on pour objet d’illustrer le type de réflexions que doit mener un
acheteur, et en particulier la façon dont il peut être amené à faire du
marketing en analysant les politiques de ses fournisseurs actuels ou
potentiels, et en appréciant leurs caractéristiques à la lumière des concepts d’expérience
et de portefeuille d’activités.
Complémentairement
à l’analyse des produits di fournisseur, l’analyse stratégique doit aussi
porter sur l’entreprise elle-même (structures et modes de fonctionnement) et
ses capacités à atteindre un niveau d’excellence industrielle et technique.
Voir aussi :Politique fournisseurs et partenariat -partie 2-
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