Pour vous, les choses commencent à paraître claires : à quoi sert la bourse, comment elle fonctionne, ce qu’on peut y gagner (ou y perdre). Maintenant, vous vous dites qu’il serait bien de sortir de la théorie et de passer aux travaux pratiques. Parfait, Eh bien, allons-y, passons à l’action.
Où faut-il ouvrir un compte ?
La première question à se poser est très simple :
comment faire, à qui s’adresser ? En fait, pour un investisseur du XXe
siècle, cela revient à se demander : à quel site internet dois-je me
connecter ?
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comment passer un ordre en Bourse? |
Première solution : sa banque habituelle :
Pendant longtemps, cela a été la seule solution pour
beaucoup de gens. Il y avait deux catégories : l’épargnant moyen qui
allait à sa banque passer ses ordres et l’épargnant plus fortuné qui, lui,
avait son agent de change. L’argent de
change avait deux particularités : d’abord, les frais y étaient moins
élevés que dans les banques (les banques n’ayant pas elles-mêmes un accès
direct à la bourse, elle passait par un agent de change ; en faisant
transiter vos ordres de bourse par votre banque, vous vous condamniez à
rémunérer deux intermédiaires), et vous trouviez chez lui des interlocuteurs
ayant une réelle connaissance de la bourse.
Les choses ont changé. D’abord, vous n’allez plus passer vos
ordres à la banque, vous ne lui écrivez plus pour cela ; vous ne lui
téléphonez même plus, sauf pour des ordres très spécifiques. Si vous êtes un
peu rétro, vous passerez vos ordres minitel (mais oui, cela existe encore). Mais,
plus probablement ; vous ferez comme tout le monde aujourd’hui : vous
passerez vos ordres en utilisant le service internet de votre banque.
Seconde solution : avoir recours aux services d’un courtier en ligne :
Il s’agit d’entreprises d’investissement spécialisées qui
proposent aux particuliers d’héberger leur portefeuille à coût moindre que les
établissements bancaires classiques et dans un environnement plus favorable :
des sites internet orientés exclusivement vers les marchés, avec des informations
financières, des forums de discussion, etc. ces courtiers en ligne peuvent
dépendre d’établissements bancaires classiques (Boursorama, qui a été racheté par la Société Générale, Cortal Consors, qui fait partie du
groupe BNP Paribas, CPR Online, qui
appartient au groupe du crédit Agricole, etc) ou des groupes spécifiquement
orientés vers l’intermédiation financière comme le groupe Viel, par exemple,
avec ses sites ABS, Bourse Direct, etc…
Quel type de compte faut-il ouvrir ?
Si vous avez choisi de passer par votre banque habituelle,
il n’y a aucun problème : dès l’instant où vous avez déjà un compte à vue,
l’ouverture d’un compte titres associé se fait automatiquement, sans formalité particulière.
Si vous voulez passer par un courtier en ligne, vous devrez ouvrir un compte
titres spécifique auquel vous accéderez exclusivement par internet. Mais, quel
que soit l’intermédiaire par lequel vous passerez votre – banque ou un courtier
en ligne-, vous devrez choisir entre un compte titres ordinaire ou un PEA (plan d’épargne en actions). Comme ce
choix repose pour l’essentiel sur des considérations fiscales, cela nous amène
à anticiper un peu la question de l’imposition des gains boursiers, que nous
étudierons plus loin en détail.
Le compte titres ordinaire :
Il présente de grands avantages. Sur ce compte, vous pouvez
faire ce que vous voulez. Vous achetez et vendez des actions ou des
obligations. Si vous le souhaitez, vous pouvez même mettre des produits plus
complexes comme les options ou les warrants. Vous pouvez acheter n’importe
quelle sicav ou n’importe que FCP. Si
vous avez envie de ne pas prendre de risques pendant quelque temps, vous pouvez
placer cet argent sur des sicav ou des FCP
monétaires. Et si vous avez besoin d’argent pour faire face à des dépenses
urgentes. Vous pouvez vendre tout ou partie de ce qu’il y a sur ce compte à
tout moment. Bref, le comte titres ordinaire, c’est la liberté absolue.
Evidemment, la liberté a un prix : la fiscalité. Sur un
compte titres ordinaire, on est imposé « plein pot » sur tous ses
gains boursiers, dividendes et plus valus. Du coup, on peut être tenté de
regarder s’il n’y a pas un moyen d’échapper à la rigueur du fisc. Et ce moyen
existe.
Le PEA, Plan d’épargne en actions :
Le législateur a créé ce plan pour encourager les français à
contribuer au développement des entreprises nationales en achetant des actions.
Il en est toujours ainsi : les cadeaux fiscaux ne sont jamais distribués
sans un but plus ou moins explicité, il s’agit toujours d’attirer l’épargne là
où on le souhaite. Dans le cadre du PEA,
les gains en Bourse ne sont soumis à aucun impôt, à l’exception des cotisations
sociales qui s’appliquent à tous les revenus, sans distinction. Une fois ces
cotisations acquittées, vous pouvez disposer de vos gains, ils vous sont acquis
définitivement.
Mais ces dispositions généreuses ont une contrepartie. L’argent
mis sur un PEA doit être bloqué au moins cinq ans pour que le titulaire
du compte profite pleinement de tous les avantages fiscaux. Ce qui est d’ailleurs
assez normal : il n’est pas question d’encourager les gens à faire des « coups »
en Bourse, il s’agit de les inciter à placer leur argent dans les entreprises
de façon durable. Si l’on ouvre un PEA,
on doit savoir qu’on en prend au moins pour cinq ans. Il vaut mieux avoir bien
réfléchi avant.
Autre désagrément : puisque c’est un plan destiné à
soutenir l’investissement en actions, il n’est pas question d’y mettre d’autres
produits. Dans un PEA, on ne peut mettre
que des actions et des titres qui leur sont liés (bons de souscription, droits
d’attribution, etc). On peut y mettre des sicav ou des FCP, mais il faut qu’ils soient spécialement
conçus pour le PEA, avec au moins 75% d’actions français ou de pays appartenant
appartenant à l’union européenne (plus la Norvège et Islande). Et, dans un PEA, il n’est pas question de s’amuser
avec des options ou des warrants : ces produits purement spéculatifs en
sont bannis.
Comment passer un ordre en Bourse :
Comme partout, le diable est dans les détails. La meilleure
des stratégies boursières peut être mise à mal par une mauvaise mise en œuvre. Un
ordre d’achat ou de vente mal formulé ou passé au mauvaise moment, et c’est une
partie des gains attendus qui s’envole. Passer un ordre n’est pas très
compliqué, mais cela demande un minimum d’attention.
Bien lire le carnet d’ordres :
Le cours d’une action exprime un équilibre temporaire entre
le prix que sont prêt à mettre ceux qui veulent acheter cette action et le prix
auquel ceux qui détiennent cette action acceptent de la céder. Ce prix peut
varier très vite : si l’on annonce une bonne ou une mauvaise nouvelle concernant
la bourse dans son ensemble ou l’action que l’on envisage de négocier, celle-ci
peut gagner ou perdre plusieurs points de pourcentage en quelques minutes. Juste
avant de passer son ordre d’achat ou de vente, il faut donc bien vérifier qu’il
n’y a pas eu de variation brutale des cours et que la décision que l’on a prise
d’acheter ou de vendre est toujours opportune. Ensuite, il faut libeller son
ordre de façon à obtenir le meilleurs prix possible.
L’informatique est très utile, car elle permet à l’investisseur
d’avoir toutes les informations nécessaires pour prendre sa décision en
connaissance de cause.
Une fois que l’on a sélectionné une valeur et demandé à
passer un ordre, on voit apparaître sur
l’écran divers indications : le dernier cours enregistrer sur cette
valeur, le plus-haut et le plus bas de la séance, le nombre de titres échangés,
le pourcentage de variation du cours depuis le début de la séance et celui de
CAC 40, ce qui permet de voir comment cette valeur se comporte par rapport au
reste du marché.
Enfin, sur un écran bien conçu, apparaît le plus important :
le carnet d’ordres. On peut voir à l’achat comme à la vente des cinq ou dix
meilleures propositions en attente d’exécution. Si l’on veut avoir une chance
de voir son ordre exécuté – et dans de bonnes conditions-, il faut tenir comte
de ces indications.
Supposons par exemple qu’une action vienne d’être contée 50
euros. La majorité des acheteurs propose un prix égal ou légèrement inférieur
au dernier cours : seulement 100 titres sont demandés à 50,10 euros, 800
titres sont demandés à 50 euros, 600 à 49,90 euros. Suivent quelques demandes
moins généreuses : pour 100 titres à 49,80 euros, 40 titres à 49,70 euros.
Du côté des offres, les prix proposés sont évidemment plus élevés et l’ordre des
propositions est inversé. Des ordres de vente ont été enregistrés à 50,20
euros, pour 10 titres. Puis les prix demandés montent : 300 titres à 50,30
euros, 820 à 50,40 euros, 40 à 50,50 euros et enfin 400 à 50,60 euros.
Si je veux acheter 200 titres, il faudra que je propose
50,30 euros. A ce prix-là, j’obtiendrai les 10 titres à 50,20 euros, cela va de
soi puisque je propose encore mieux, et 190 des 300 titres en vendre
précisément à 50,30 euros.
Si, à l’inverse, je suis vendeur de 200 titres, la meilleur
chose que je puise faire est de demander 50 euros, a ce prix, mon offre
rencontrera celle des 100 titres pour lesquels les acheteurs étaient prêts à
débourser 50,10 euros et permettra de satisfaire une partie de ceux qui étaient
prêts à acheter 800 titres à 50 euros.
On notera au passage que, dans cet exemple, si je suis
vendeur, mon offre stabilisera le titre à son niveau antérieur alors que, si je
suis acheteur, elle le titrera vers le haut. Chaque offre ou demande de titres
fait ainsi décaler les cours dans un
sens ou dans l’autre tout au long de la séance. C’est pourquoi il est impératif
de bien surveiller le carnet d’ordres
jusqu’à la dernière seconde avant des passer son ordre.
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les différents types d'ordre en bourse |
Les différents types d’ordre :
Pour savoir quel ordre passer et quelles en seront les
conséquences potentielles, il est nécessaire de comprendre les particularités
de chacun.
L’ordre au marché, le plus simple… et le plus dangereux :
Dans la plupart des ouvrages sur la Bourse, il est dit pis
que prendre de l’ordre au marché trop dangereux, tout juste bon pour les nuls. La
réalité est plus nuancée : l’ordre au marché n’a pas que les inconvénients ;
il a aussi ses avantages. Le tout est de l’utiliser à bon escient.
Son avantage principal ? il est prioritaire sur tous
les autres ordres et donc il a de grandes chances d’être exécuté. Pour ceux qui
ont déjà eu l’occasion de s’intéresser à la Bourse dans le passé, rappelons que
l’ordre au marché s’est appelé, selon les périodes, « ordre au mieux »
ou « ordre à tout prix ».
Cette dernière appellation avait le mérite d’être
particulièrement claire : avec l’ordre au marché, si vous êtes à l’achat,
tous les titres disponibles sur le marché vous seront attribués en priorité
pour satisfaire votre demande, quel que soit le prix demandé. Il en est de même
à la vente. Ce système est très commode : vous voulez absolument mettre
tout de suite une valeur en portefeuille parce que vous pensez que son cours va
bientôt décoller ou, à l’inverse, vous commencez à vous inquiéter pour une
valeur et vous voulez vous en débarrasser à tout prix tout de suite ; avec
l’ordre au marché, vous êtes pratiquement certain d’être exaucé. L’inconvénient
est évidemment que vous prenez le risque d’acheter trop cher ou de vendre à un
prix de braderie.
Cet inconvénient doit toutefois être relativisé. Si vous
achetez ou vendez quelques dizaines de titres des valeurs qui pèsent le plus
lourd dans l’indice CAC 40, celle qui s’échangent à raison de plusieurs
centaines de milliers voire de plusieurs millions de titres par jour, vous ne
risquez pas de mauvaise surprise. Un simple particulier qui passe un ordre de
quelques milliers d’euros peut utiliser sans crainte l’ordre au marché s’il s’agit
de total, le BNP paribas, de sanofi-avebtis, d’AXA ou d’autres poids lourds de
la cote. En revanche, il est certain que ce type d’ordre doit être évité pour
les valeurs dont seulement quelques dizaines ou quelques centaines de titres
sont échangés chaque jour : dans ce cas, on risque effectivement de voir
son ordre exécuté à plusieurs niveaux de prix très différents, avec
éventuellement de très gros écarts. Si vous passez un ordre au marché pour l’achat
de 100 titres d’une valeur qui a un marché étroit, vous risquez d’en avoir ,
par exemple, 50 à 20 euros, 30,50 euros, 10 à 21 euros et 10 enfin à 22 euros,
soit un écart de 10% entre titres les plus chers et les moins chers ; le
prix moyen de votre ligne de titres s’établir en fait à 20,45 euros ,
encore faut-il souligner que nous n’avons pas prix un exemple trop défavorable,
en supposant que vous ayez pu être servi pour moitié au prix le plus bas.
Précision : si l’ordre au marché est passé à l’ouverture,
il est exécuté tout de suite si la contrepartie existe ; sinon, il n’est
exécuté que partiellement et reste inscrit en carnet pour le reste de la
journée ou les suivantes. Si l’ordre arrive en cours de séance, il est exécuté
au fur et à mesure de l’arrivée de contreparties, dans l’ordre chronologique. Autrement
dit, un ordre au marché trop important passé sur un marché étroit pourrait ne
pas être totalement exécuté avant plusieurs jours, avec le risque de décalage
de bien vérifier sur son écran qu’on l’a passé avec une validité limitée à la
journée.
L’ordre au prix du marché (ou à la meilleure limité),
faussement séduisant :
A première vue, cet ordre semble tout à fait intéressant :
là non plus, vous ne définissez pas le cours auquel vous voulez vendre ou
acheter, vous confiez à l’ordinateur le soin d’allez chercher le cours le plus
bas si vous êtes acheteur ou le cours le plus haut, si vous êtes vendeur. Avoir
l’assurance d’effectuer sa transaction dans les meilleures conditions du
moment, c’est fantastique, non ? Ce serait effectivement fantastique si c’était
vraiment le cas. Mais ça ne l’est pas. Car cet ordre n’est pas prioritaire. Il passe
après les ordres au marché et les ordres à cours limité. Par exemple, vous avez
vu sur le carnet d’ordres que des vendeurs proposaient les actions que vous
voulez acheter à 20 euros et 20,10 euros pour les deux premiers ordres les plus
intéressants. Avec votre ordre à la meilleure limite, vous pensez avoir les
titres à 20 euros. Manque de chance, les ordres au marché et des ordres à cours
limité passent devant vous pour ces titres à 20 euros et 20,10 euros. Vous n’avez
droit qu’aux titres suivants, proposés à 20,20 euros. Mais si vous avez demandé
100 titres et qu’il ne se présente que 50 titres à 20,20 euros, vous devrez
attendre pour les 50 autres titres que des ordres de vente à 20,20 euros au
moins se présentent, car, dès l’instant où votre ordre a été partiellement
exécuté, il est transformé en ordre à cours limité à 20,20 euros. Et si plus
aucune offre ne se présente à ce prix ou en dessous, votre ordre ne pourra être
totalement exécuté. Si vous passez votre ordre à l’ouverture du marché, il est
automatiquement transformé en ordre à cours limité au cours d’ouverture, et si
cette limite n’est plus touchée il risque de ne pas être exécuté.
Bref, c’est un type d’ordre qui risque d’apporter des
déceptions et ne peut en fin de comte être conseillé que pour les valeurs très
liquides, au marché très étoffé, pour lesquelles il y a peu de risques d’avoir
de mauvaises.
L’ordre à cours limité, celui qui évite les désagréments :
L’ordre à cours limité est l’instrument préféré des vrais
boursiers, car il évite les mauvaises surprises, y compris sur les marchés
étroits ou dans les périodes de forte volatilité des cours. Au moment de passer
votre ordre, vous indiquez un prix minimal si vous êtes à la vente ou un prix
maximal si vous êtes à l’achat. Tant que le cours sur le marché reste inférieur
à la limite pour l’achat, l’ordre n’est pas exécuté. Si cours arrive juste à la
limite, l’ordre sera exécuté « à cours touché » si le nombre de
titres proposés en face est suffisant.
L’inconvénient est évidemment que cet ordre peut ne pas être
exécuté si le cours ne vient pas s’inscrire à l’intérieur de la limite fixé. Si
vraiment on veut obtenir ces titres ou s’en débarrasser, on a toujours la
solution de choisir une limite large qui a de forte chance d’être atteinte, ou
lors de passer un ordre au marché. Mais quand on passe un ordre à cours limité,
c’est bien parce qu’on préfère ne pas obtenir ces titres ou ne pas les vendre
plutôt que de les obtenir ou de les vendre à un prix qu’on juge peu
intéressant. Il faut savoir ce que l’on veut.
L’ordre à cours limité s’impose pour les petites et les
moyennes valeurs, qui ont un marché étroit, pour lesquelles quelques ordres inhabituellement
importants peuvent suffire à faire fortement bouger les cours. Et même pour les
grandes valeurs, celle qui ont un marché profond et liquide, il est un
instrument très utile pour éviter les mauvaises surprises dans les périodes de
forte volatilité. Et, dans tous les cas, c’est ce type d’ordre qu’utilisent
ceux qui adoptent une gestion très active de leur portefeuille boursier et
chercheront à multiplier les petites gains obtenus par des opérations d’achat
et de vente réalisées dans des délais courts ; quand on cherche ainsi à
profiter des écarts de cours, même modestes, qui peuvent se produire dans une
journée ou une semaine, il est impératif de passer des ordres très
rigoureusement limité.
Une précision : quand on passe un ordre à cours limité,
il faut éviter les chiffres ronds, si l’on veut se donner un maximum de chances
de voir son cours exécuté. Si vous voulez des actions Air Liquide à 100 euros
maximum, passez votre ordre à cours limité à 100,01 au 100,20 euros : vous
passerez devant ceux qui ont limité leur offre à 100 euros tout ronds sans pour
autant payer un prix excessivement plus élevé.
L’ordre à déclenchement, pour s’adapter aux humeurs du marché :
Vous avez observé les graphiques retraçant le parcours
récent d’une valeur. Vous pensez que, si elle franchit à la hausse le seuil des
100 euros, elle a des chances d’aller
très vite jusqu’à 110 euros ; si tout se passe bien, vous avez la
possibilité de réaliser un gain intéressant en peu de temps. Le problème :
vous n’êtes pas sûr du tout que cela va se produire et vous et vous n’avez pas
envie d’acheter ces titres et de les garder en portefeuille « au cas où… ».
Une solution s’impose alors : avoir recours à l’ordre à seuil de
déclenchement. Vous passez un ordre au seuil de 100 euros, qui ne se
déclenchera que si le cours de 100 euros est atteint ou dépassé. S’il ne se
passe rien sur cette valeur, votre ordre d’achat ne sera pas exécuté ; en
revanche, si effectivement il se produit un mouvement de hausse votre ordre à
seuil de déclenchement vous aura permis de sauter dans le train en marche tant
qu’il en était encore temps.
Inversement, vous avez une action qui vaut un peu plus de
100 euros, vous estimez que si elle en dessous de ce seuil, la chute peut se
poursuivre très vite vers 90 euros. Vous voulez vous mettre à l’abri de ce
risque ou, si ce mouvement se produit, vous espérez vendre vos titres à 100
euros et les racheter à 90 euros. Vous avez alors la solution de passer un
ordre de vente à seuil de déclenchement à 100 euros. Il ne sera exécuté que si,
effectivement, le titre commence à baisser et passe le seuil de 100 euros.
Il y a toutefois un problème : une fois que le seul retenu
est atteint et que l’ordre se déclenche, il se transforme en ordre au marché. Pour
reprendre les exemples précédents, s’il n’y a pas les contreparties suffisantes
pour que votre ordre soit exécuté totalement à 100 euros, il se peut que vous
retrouviez acheteur de titres à 103 euros ou 104 euros, ou vendeur à 97 euros
ou 96 euros, alors que, à ces niveaux, vous n’auriez pas souhaité réaliser l’opération.
Pour l’éviter, vous avez l’ordre à plage de déclenchement : il vous permet
de fixer un seuil à partir duquel il se déclenchera et un autre seuil à partir
duquel il sera désactivé, seuil maximal dans le sens de l’achat, minimal dans
le sens de la vente. Dans notre exemple, vous pouvez décider que vos achats
commenceront à 100 euros mais s’arrêteront à 103 euros ou que vos ventes commenceront à 100 euros mais ne pourront s’effectuer
à moins de 97euros.
Une précision : à l’ouverture, seuls sont enregistrés
les ordres d’achat ou de vente dont le seuil de déclenchement est supérieur ou
inférieur au cours de clôture de la veille. En cours de journée, la prise en
compte de l’ordre est faite en référence au cours enregistré au moment de
passage de l’ordre.
Notre conseil : l’ordre à seuil de déclenchement sera
utilisé de préférence sur les marchés très liquides, où il a des chances d’être
exécuté dans de bonnes conditions ; l’ordre à plage de déclenchement sera
utilisé sur les marchés plus étroits, où le risque est grand de voir son ordre
exécuté dans des conditions médiocres. L’ordre à déclenchement en général (à
plage ou à seuil) est le type même d’ordre que l’on peut passer sans en
demander l’exécution le jour même. Il est d’autant plus intéressant qu’il n’influence
pas le marché, puisqu’il n’apparaît pas sur le carnet d’ordres : si les
autres investisseurs savaient que quelqu’un est prêt à acheter plus cher que le
cours présent ou à vendre moins cher, ils iraient tout de suite chercher cette
contrepartie.
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