·
Qualité
du produit et raisons techniques
·
Quantités
à approvisionner
·
Coûts
comparés des deux solutions
·
Considérations
de service
1-
Raisons
poussant à sous-traiter :
De façon non limitative, on peut lister les points principaux
suivants :
a-
Raisons
techniques :
L’entreprise recherche une spécialisation, renonce à une
production diversifiée, pour enrayer la complexité croissante de son
organisation. Elle garde pour elle-même les opérations de production qu’elle
maîtrise le mieux, et/ou conditionnant le plus directement le délai de
livraison et la qualité du produit fini.
Il peut s’agir aussi de l’accès à un savoir-faire
particulier, qu’elle ne maîtrise pas, ou qu’elle maîtriserait au prix d’investissements
élevés, et au terme d’une longue période
d’apprentissage.
L’entreprise peut aussi souhaiter éliminer le risque
technique de certaines fabrications. Ceci concerne par exemple des opérations
de fabrication complexes où les taux de rebuts sont élevés : les pièces défectueuses
sont alors imputées au sous-traitant. Cet objectif s’applique aussi aux entreprises situées sur
des marchés concurrentiels et à évolution technologique rapide. Fabriquer entraînerait
des investissements élevés et risquerait d’amener la constitution de stocks
rapidement obsolètes.
b-
Fluctuations
de charges :
Ces fluctuations peuvent se produire, on l’a vu plus haut,
dans le court-terme.
Des goulots d’étranglement peuvent apparaître sur un poste de
travail ou un groupe de machines selon l’évolution du carnet de commandes. Il existe
aussi aléas en production (absentéisme supérieur aux prévisions, baisse de
productivité, pannes de machines, variabilité en chaîne des temps opératoires,
etc..) auxquels on peut ainsi faire face sans que cela entraîne de retards de
livraison.
Ces fluctuations peuvent aussi être structurelles et prévisibles :
c’est le cas déjà cité des entreprises dont la vente suit une certaine
saisonnalité.
Prenons l’exemple d’une société fabriquant des postes de télévision
noir et blanc (NB) et couleur (C). Sur ce marché, les entreprises effectuent
environ la moitié de leurs ventes sur les trois derniers mois de l’année.
Si l’entreprise ne souhaite pas définir un programme de vente
en retrait par rapport aux prévisions (soit « refusé » à l’avance de
couvrir toutes les ventes possible). Elle a deux possibilités extrêmes
suivantes :
·
Définir
un programme de production annuel constant en NB et C ;
·
Ou
alors définir un programme de production (comprendre un niveau de capacité de
production) qui fluctue en suivant l’évolution des ventes.
Dans le premier cas, l’entreprise définit le niveau de
capacité nécessaire, et la régulation est obtenue par constitution de stocks
saisonniers dont le niveau évolue au cours de l’année pour passer par un
maximum aux mois d’août/septembre (qui peut dépasser les possibilités physiques
de stockage, ou financières d’immobilisation en capitaux).
Dans le second cas, il est nécessaire de faire fluctuer le
niveau de capacité. Ceci peut être fait
par une combinaison des éléments suivants :
·
Fluctuation
du niveau de main d’Å“uvre (effectifs permanents de l’entreprise ou personnel
temporaire) ;
·
Variations
de l’horaire de travail (heures supplémentaire ou non ouvrés) ;
·
Mise
en service d’équipements ou machines disponibles (lorsque la contrainte de
potentiel est technique est non humaine) ;
·
Recherche
à l’extérieur d’une capacité additionnelle : la sous-traitance d’une
partie des charges prévisionnelles.
En général, le programme de production définitivement choisi
est intermédiaire entre ces deux extrêmes, comportant une part de fluctuation
du niveau de production et constitution d’une certaine quantité en stock.
En généralisant cet exemple, il y a lieu de noter que la
sous-traitance devient un élément de plus en plus important dans un tel
problème de régulation de capacité et de détermination d’un plan de production
annuel. En effet, il est de plus en plus difficile, coûteux et impopulaire, de
jouer sur les variations de main d’Å“uvre, et dans ce cas, l’appel au travail
temporaire ou aux contrats à durée déterminée n’est pas toujours possible
(absence de certaines qualifications, apprentissage trop long, etc).
c-
Raison
financières (rentabilité) :
Il y a tut d’abord l’allègement de l’effort de trésorerie. En
effet, si les achats de matières et autres approvisionnement sont souvent
payables avec un certain délai, il n’en est pas de même pour les frais de main
d’Å“uvre qui s’étalent tout au long de la production. Dans ce cas, c’est le
sous-traitant qui supporte l’effort de trésorerie alors que le donneur d’ordres
ne le règle en général qu’à la livraison.
Il peut y avoir par ailleurs une diminution des frais de
stockage.
En effet, il arrive que le sous-traitant prenne en charge le
stockage et les frais afférents (immobilisation du capital et frais de gestion
proprement dits). D’une façon ou d’une autre, ceci se répercute dans le prix de
vente du sous-traitant, mais l’absence de stock physiquement chez le donneur d’ordres
entraîne néanmoins des économies (volume de stockage disponible, absence de
suivi limitant les frais administratif..)
La troisième raison financière concerne la possibilité d’atteindre
une rentabilité plus grande, par des coûts de revient plus intéressants obtenus
en général par les sous-traitants. Cet avantage se justifie en général par leur
spécialisation, par leur mise en concurrence sous forme d’appels d’offres ;
par leurs frais fixes plus réduits, et l’utilisation éventuelle d’un parc
machines pour lequel il n’y a plus d’amortissement à imputer.
Néanmoins, e, tant que donneur d’ordres, il convient de
vérifier que les quantités envisagées justifient la sous-traitance. Pour cela,
il faut prendre en compte la structure des coûts considérée et réaliser une
étude de point mort.
Une entreprise de bonneterie envisage de faire sous-traiter
la teinture d’un tricot pour sa nouvelle collection. Il s’agit d’un coloris
nouveau qu’elle ne pourrait obtenir dans ses ateliers avec un niveau de qualité
constant en utilisant ses équipements actuels (barques de teinture). Il serait
alors nécessaire d’acheter un nouvel équipement qui entraînerait un montant de
10.000 euros de frais fixes par an (dotation aux amortissements
principalement). Dans cette hypothèse, l’unité produit reviendrait au coût
variable de 5 euros l’unité (mais d’Å“uvre direct).
L’entreprise a contacté un sous traitant disposant de l’équipement
nécessaire qui lui a fait la proposition suivante :
-
Une
somme fixe 30000 euros correspondant à la mise au point ;
-
Un
prix de vente unitaire majoré du coût de transport 7 euros l’unité.
Pour évaluer l’opportunité de sous-traiter, il y a lieu de
faire une étude de point mort pour trancher. Nous supposons qu’il n’y aura pas
de diminution de coût unitaire interne par phénomène d’apprentissage. Dans ce
cas, les deux solutions peuvent s’exprimer par les équations de coûts totaux
suivantes :
-
Production
interne (A) : y=10.000 + 5x
-
Sous-traitance
(B) : y= 3 000 + 7x
Où x représente les quantités fabriquées. Ces deux courbes
peuvent se représenter schématiquement sur figure suivant.
Il apparaît que l’entreprise
a intérêt à fabriquer elle-même, et donc à investir, si son besoin sur la
saison dépasse 3 500 unités de tricot teint.
La décision n’est donc pas toujours évidente, et en
corollaire la rentabilité de la sous-traitance non plus.
voir aussi : Acheter ou fabriquer ?
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